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OUVERTES À

LETTRES

Être juge et partie

Lettre ouverte à Laurence Plazenet

 

 

 

Être juge et partie : est-ce légitime ? Est-ce même honnête ? Si l’on est à la fois membre d’un jury littéraire et le thuriféraire d’un auteur en concours… Or, que constate-t-on ? Que tous « ces » gens se connaissent et se cooptent, qu’ils se récompensent entre eux ; que les prix littéraires ne sont que les hochets d’une coterie ; que ces instances littéraires autoproclamées ont pour rôle de capter et de redistribuer les honneurs pour leurs seuls affidés, ces derniers devant être dûment répertoriés pour être éligibles. Exit les autres ! Les inconnus ? Qu’ils le restent, inconnus. Vous imaginez bien que « nos » gens de lettres ont autre chose à faire que de perdre leur temps à dénicher les crèves la faim du grimoire absolu, ont autre chose à faire que d’identifier tous ces gueux de l’écriture aux livres non bancables, ont autre chose à faire que de soutenir ceux qui sacrifient tout pour une œuvre sans compromissions, et donc sans commissions ni récompenses. Il faut savoir ce que l’on veut dans la vie, n’est-ce pas ? Entre la vérité littéraire et l’argent de l’édition, il faut choisir, na !

 

À ce propos, vous nous permettrez de vous faire remarquer, Chère Laurence Plazenet, que vous êtes membre du jury du Prix André G***. Or, ne vous êtes-vous pas arrangée pour faire élire un étalon de votre écurie ? Avec Richard Millet, vous faites mouche, puisque, tandis que le jury « délibère », un livre de votre plume sur l’heureux gagnant est déjà sous presse. Et ne venez pas nous dire que, soudainement éblouie par le génie du vainqueur, vous avez rédigé une apologie d’icelui dans l’intervalle. Observez les dates, comptez les jours, estimez le temps qu’il faut pour boucler la sortie d’un livre, et vous conviendrez qu’il y a ici délit d’initiés. Pour preuve, lisez l’article de presse recopié ci-dessous :

 

« Lire Richard Millet est le titre d’un ouvrage collectif consacré à l’œuvre de Richard Millet. Laurence Plazenet et Mathias Rambaud, le maître d’œuvre, figurent parmi les contributeurs. Leur intention : aller « à la rencontre de son rapport profond au temps et à la mémoire, du dialogue fécond qu’il entretient avec les morts, de son lien avec l’Orient, de son amour fou pour la musique… » L’ouvrage paraîtra chez Pierre-Guillaume de Roux le 17 septembre. » (Le Figaro littéraire du 10/09/2015).

 

Le prix André G*** a été remis à Richard Millet le 9 avril 2015, à la librairie Gallimard du boulevard Raspail, à Paris, par Robert Kopp, Marie Gil, et vous-même…

 

Cependant, nous ne saurions décliner ici, Chère Laurence Plazenet, tous les aspects du bénéfice que vous en aurez tiré…

 

L’équipe éditoriale d’Hypallage

 

PS. Il va sans dire que nous ne suivrons plus, à l’avenir, les « sélections officielles » de ce jury par trop indépendant et audacieux dans ses choix.

 

 

© Hypallage Editions – 2016

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